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288                      CHRONIQUE LOCALE.

    « Ayant rencontré de très-grands obstacles à la transformation du
 Journal de Lyon en feuille politique (oh ! oh !) j'ai dû cesser cette
 publication qui, dès lors, n'avait plus de but. (Ah ! vraiment !)
    « Nos abonnés recevront le Progrès pendant un mois au moins à
 titre de compensation. (Les abonnés ne seront pas à plaindre ; mais
 pourquoi : au moins ?)
    « Comme le Progrès fera désormais une plus large place aux
 questions d'économie politiques. ( il est certain que si le Journal de
 Lyon se fusionne dans le Progrès, cette dernière feuille doit modifier
 ses allures en proportion des nouveaux abonnés qu'on lui donne), je
 vous prie de reporter sur cette feuille les sympathies dont vous avez
honoré le Journal de Lyon. »
    Et voilà comment la paix s'est faite ; et comment au Progrès il y
a un rédacteur de plus.
    Tout le monde est content, sauf un amateur de notre connaissance
qui était abonné au Progrès et au Journal de Lyon et qui se trouve
avoir, et pour un mois au moins, deux abonnements au même jour-
nal. On nous assure que pour ne pas perdre son argent, cet intrépide
lecteur lit chaque jour ses deux exemplaires du Progrès, mais depuis
lors il ne va plus aux Célestins qu'avec deux sifflets dans sa poche.
    Quant à nous qui n'avons pas les mêmes raisons pour être d'une hu-
 meur massacrante, nous félicitons la Direction de son prospectus,
de ses promesses et de la manière dont elle les a tenues jusqu'ici.
Avec le personnel actuel de notre première scène, M" Marimon et
Dulaurens en tête, nous aurons les meilleures pièces du répertoire;
nous ne doutons pas que nouveautés et vieux chefs-d'œuvre digne-
ment interprétés ne changent la fortune du Grand-Théâtre, même sans
le secours des -étoiles de passage comme celle qu'on nous annonce:
la diva Patti.
    A la rentrée de la troupe lyrique, le 1er septembre, on a bruyamment
applaudi une ovation à Meyerbeer, due à l'initiative et au bon goût
de M. Roux, notre nouveau metteur en scène et régisseur. C'est avec
Robert que la rentrée s'est faite devant un public nombreux et bien
disposé.
    — Un écrivain lyonnais dont les œuvres ont eu à plusieurs reprises
un retentissement mérité, avait publié, il y a deux ou trois ans, un
petit volume plein de gaîté et d'humour, intitulé : La Malice des choses4
On se rappelle tout ce que l'esprit délié de l'auteur avait su tirer de
ce charmant sujet. Un écrivain de Paris en a été tellement séduit
qu'il s'en est emparé, et qu'il le publie en ce moment sous son propre
nom dans le Journal illustré. Nous recommandons à nos lecteurs ce
gracieux et riant badinage ; il est signé Boucher de Perthes, et coûte
moins cher en journal avec cette signature que dans le volume de
M. de Gravillon.                                       A. V.




                             AIMÉ VINGTRINIER, directeur-gérant.