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DU MARÉCHAL CASTELLANE. 211 nue au point de vue agricole, industriel, militaire et politique. Il a élevé, à la Part-Dieu, un monument splendide. Il a fait des troupes réunies sous ses ordres une grande et forte armée, modèle de discipline, d'ordre, de dévouement au drapeau. Il a encouragé tous les travaux utiles, soutenu de son influ- ence toutes les idées pratiques, défendu tous les intérêts sérieux. Il a su concilier les haines, apaiser les passions, réprimer les abus. Il a su découvrir le mérite parmi les plus modestes, et mettre au jour des nullités, parmi les plus arrogants ! Les regrets que le maréchal de Castellane laisse à Lyon sont immenses. Il a quitté la vie en philosophe chrétien, en soldat coura- geux ! Il a opéré sa retraite pied à pied devant la maladie victo- rieuse, et n'a quitté le champ de bataille que quand les armes lui sont tombées des mains. Quelques jours seulement avant sa mort, il a cessé de mon- ter à cheval. Un dernier dimanche, il avait prescrit la parade. Au moment de sortir, il donna contre-ordre, quoique le temps fût beau. Tous ceux qui connaissaient le Maréchal purent se dire alors : Il est perdu ! Ses enfants prévenus vinrent recueillir son dernier soupir. Il a expiré debout. Il est mort relativement pauvre. Il n'économisait rien sur ses revenus : beaucoup de malheureux savent pourquoi. Au moment où nous écrivons ces lignes, un monument nou- veau s'élève sur l'emplacement où il avait lui même dressé sa dernière tente. Les constructions récentes seront plus dignes de la grande Cité qui le pleure. C'est en suivant d'un regard encore attristé le travail journa- lier de l'habile artiste à qui est confié le soin d'embellir cette tombe, que nous avons songé à consacrer ces humbles pages au souvenir de Celui qui fut notre Chef et qui ne nous jugea pas indigne de sa bienveillance. Un Engagé volontaire.