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           MOSAÃQUES D'UN RÊVEUR.

                              (Suite).




                                I.

      Il n'y a au monde, contre les grandes douleurs morales,
  que deux remèdes efficaces : le travail d'abord, et les souf-
  frances physiques ensuite.
      TQUI a été dit sur le baume que le travail, le saint travail,
   renferme pour les âne es blessées.
      Mais on ne connaît pas assez quel énergique réactif se
  trouve dans les souffrances physiques contre les chagrins mo-
  raux. 11 y a là une sorle d'homéopathie, qu'on ne saurait
  trop conseiller.
     Voyez cet homme riche, comblé des faveurs de la fortune.
 Son corps ne souffre jamais ; il est environué de (ouïes les
 jouissances de la vie et du bien-être physique le plus complet.
     Et cependant, toute sa personne esl empreinte d'une pro-
 fonde tristesse ; les signes d'une incurable douleur se lisent
sur ses traits; son front est chargé de nuages ; son regard, -
éteint par les larmes, esl constamment incliné vers la terre.
     Il marche à l'élhisie ; l'atonie enchaîne ses membres, el la
désorganisation envahit progressivement sa machine.
     Une profonde douleur possède cel homme ; son âme esl at-
teinte dans ses sources les plus cachées.
     Ëh bien ! trouvez le secret d'arracher cet homme à son
lit de plume, à ses lambris dorés, à sa table somptueuse. Em-
barquez-lc sur un navire ; faites-le voyager dans des con-
trées rudes et primitives, en Sibérie, en Californie, en Âus-