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                            J0UFFROY.                          13

fait préparer d'avance des barriques vides, disposées de fa-
çon à pouvoir être immergées à côté de celles qui l'étaient
déjà, ce qui détermina l'ascension, annoncée par un cra-
quement sourd suivi de l'apparition du chapelet de barriques
exhaussant la galère saluée par les acclamations de trente
mille spectateurs. Des ouvriers armés de pelles procédèrent
aussitôt à l'enlèvement du sable, tandis que cinquante pompes
étaient installées ; le soir du même jour l'entrée du port était
libre et la galère amarrée dans l'intérieur. L'opération avait
duré en tout trente-deux jours ; il en fut rendu compte au
prince Eugène vice-roi d'Italie et, huit jours après, Jouffroy
reçut sa libération du service militaire ; néanmoins il continua
ses fonctions de secrétaire auprès du commissaire devenu son
ami. Au mois de février 1806, le comte de Lauriston, aide-
de-camp de l'empereur, vint rétablir les services de la ma-
rine à Venise; Jouffroy fut chargé, en qualité d'ingénieur
directeur, d'organiser à l'arsenal les ateliers de mécaniques,
de boussoles, de modèles, de fonderie, etc. Dans ces nou-
velles fondions, son habileté, son activité, sa probité, l'a-
ménité de ses manières lui acquirent une grande considé-
ration et des amis qui lui restèrent fidèles ; il construisit deux
beaux navires : la Princesse-Auguste, brick de 20 canons,
et le Rivoli, vaisseau de 74 canons.
    Au commencement de 1810, l'empereur voulant former
dans le golfe de Venise une division navale franco-italienne,
le commandant Dubourdieu se rendit de Toulon à Milan
pour recevoir les ordres du vice-roi ; tous les navires dispo-
nibles furent réunis à Venise et conduits à Ancône port de
rassemblement. On prit la mer au mois d'octobre pour aller
détruire les établissements que les Anglais avaient formés à
lUe de Lissa; la division navale revint hiverner à Ancône.
    L'année suivante , l'ordre fut donné de s'emparer de
l'île de Lissa et de s'y fortifier ; en conséquence, on embar-