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                       CHABLES-DÉSIRÉ          BIGOT.

   Charles-Désiré Bigot, rédacteur en chef du SatM public, né en 1819, â Viri-
gnin, près Bellev (Ain), a succombé, le 15 décembre 1851, après une courte
maladie. Courageux écrivain, républicain de la veille, devenu par la force
des choses et la droiture de ses idées un fidèle combattant du parti de
l'ordre, prosateur facile â qui rien ne coûtait, ni la polémique de chaque
jour, ni les arlicles spéciaux de commerce et d'industrie, il avait fait de la
feuille qu'il avait créée un des journaux les plus distingués de la presse pro-
vinciale.
   On connaît la rude corvée du journaliste eu province. Obligé d'être à
l'œuvre chaque jour, en butte aux attaques des partis contraires, entraîné
hors de sa voix par ses amis, luttant contre tous, il dépense en vains efforts
ses idées, ses forces, son courage. Tandis que l'auteur du plus mince vo-
lume a la renommée en perspective, le journalisle découragé voit chaque
jour le produit de sa pensée, après avoir amusé quelques oisifs, tomber à ja-
mais dans l'oubli,À cet ingrat labeur,il faut des esprits fortement trempés;peu
résistent à la lâche. Bigot faisait la sienne en se jouant, et, à peine sorti du
commerce on il avait passé plusieurs années, sans transition, sans essai, au
milieu d'une situation difficile, il avait saisi la plume du journaliste qui
semblait ne pas suffire à l'impatience de son imagination.
   Depuis 1848, époque de la fondation du Salut public, il a?ait publié un
roman, Mémoires d'un Marguiilier, et une brochure politique intitulée lu
 Canon russe, en réponse au Spectre rouge de M. Romieu , et signée du pseu-
donyme Sttphtn Vassier. Il laisse en manuscrits les Mystères de Lyon, et inache-
vé un troisième roman, le Gone de Saint-Georges , publié par le Salut public,
édition du soir, à mesure que l'auteur le jetait sur le papier et qui touchait à
sa fin ; plus un drame de circonstance intitulé Kossulk. Il menait de front
tous ces travaux qui ne paraissaient fatiguer ni sa verve ni sa fécondité.
   Homme de progrès, Désiré Bigot poursuivait avec ardeur toutes les amé-
liorations qui pouvaient adoucir le sort des classes laborieuses; mais, pratique
avant tout, il ne voulait rien d'impossible, et ses réformes n'attaquèrent ja-
mais ni la religion, ni les mœurs, ni la société, dont il se montra toujours le
zélé défenseur.