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462                 HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.
pièces envoyées de suite à l'administration du district pour être statué con-
formément à la loi.
                 Lyon, le 11e nivôse an III de la République française une et indivisible
                                                          Signé VERÈS ,
                                                       Substitut de l'agent national.
  Nous, Maire et officiers municipaux de la commune de Lyon, vu la procé-
dure faisant droit sur le réquisitoire de l'agent national et par les motifs y
énoncés,
   « Ordonnons que mandat d'arrêt est décerné contre ledit Pelzin et que les
pièces seront de suite envoyées à l'administration du district pour être statué
conformément à la loi.
      Lyon, le 12 nivôse an III de la République française une et indivisible.

            Signé R. RIVIÈRE, off. municipal. RIVADD, off. municipal.
    « Les maire et officiers municipaux de la ville de Lyon chargés de la police
de sûreté et de surveillance générale, mandons et requerrons le concierge de
la maison d'arrêt dite des Recluses, de retenir en arrestation Michel-Alexan-
dre Pelzin, homme de lettres, prévenu d'avoir composé un écrit séditieux et
 d'avoir été l'agent des rebelles de celte commune; mandons à tout déposi-
taire de la force publique de prêter main forte pour l'exécution du présent
mandat, en cas de nécessité.
               Lyon, le i3 nivôse, an III de la République une et indivisible,

   Signé R. RIVIÈRE, off. municipal, R1VATJD, off. municipal, GRIVET, off.
     municipal. Pour copie conforme, J.-François Perret, adj. m.

  Pelzin passa un mois aux Recluses. Voilà comment il rendit
compte et de son arrestation et de son séjour en prison :
    « Conjuration contre le Journal de Lyon. Histoire de l'incarcération du
 rédacteur.
    « Je n'aurois jamais pensé à entretenir de moi mes lecteurs; mais j'ai lu
 dans la Déclaration des Droits : « Il y a oppression contre le corps social,
 lorsqu'un seul de ses membres est opprimé. » Or, j'ai été opprimé, ma cause est
 donc celle de tous.
    « Après environ quinze mois de courses vagabondes pour me soustraire au
couteau des Terroristes, rappelé dans mes foyers par le retour de la justice,
je jouissois enfin des embrassements de ma femme, d'une fille unique, et je
me retrouvois avec des concitoyens que la même terreur avoit dispersés, que
le retour de la même justice réunissoit. En parcourant celte ville quej'avois
laissée populeuse, opulente et superbe el que je revoyois saccagée, déserte et