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                     BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                             445
 tion, mais que la faveur impériale - dont le monument nous est parvenu,
 devait, dans l'intention du fils de Drusus, s'étendre aux cités de la Gaule
 chevelue. >  •
    « Celle circonstance qui nous semble inattaquable et qui rend plus géué-
ral l'intérél qu'offre la table de Claude doit rester comme une conquête de
M. de Boissieu         »
    Il y a lieu d'être surpris que M. Lenormant n'ait pas su que déjà, en 1575,
 Paradin disait, dans son Histoire de Lyon, que Claude prit la cause des Gantois
 en main, (page 22).
    Paradin croit même que les deux tables, retrouvées à Lyon en 1528, ne
 contiennent que la remontrance de Claude au Sénat, pour la réception des
 Gaulois en iceluy. (page 24).
    Rubys, auquel on peut reprocher souvent de graves erreurs, mais qui
 mérite cependant quelquefois d'être consulté, explique, dans son Histoire
de la ville de Lyon, imprimée en 1605, que, ni dans la harangue ni dans le
Sénatus-Consulte, n'y a rien qui face a l'honneur et advantage des Gaulois en
général, ny en particulier des Lyonnois (page 69)         « Déjà, dit-il, ceux de
Narbonne, de Vienne et de Lyon avaient été déclarez citoyens romains et y
avait eu des leurs, qui, en conséquence de ce, estaient parvenus à ce grade,
mesmes d'être sénateurs. Ea; Luguduno habere nos noslri ordinis viros non
pcenitei.
    « Or, ajoute Rubys, de tout ce discours, le lecteur recueillera que ces
deux tables d'érain qui sont en l'hostel-de-Ville, contiennent une longue
remonstrance que fit l'empereur Claudius en plain sénat, pour faire que tous
ceux de la Gaule que l'on appelait Comuta jouissent du droict de la Bour"
geoysie romaine. Ce que néantmoins ne fut accordé qu'à ceux d'AïUhun seu-
lement (page 69). »
   Sans vouloir entrer en aucune manière dans une appréciation de la table
de Claude, nous avons pensé qu'il convenait de relever l'erreur de M. Le-
normant dans l'intérêt de la vérité d'abord, et pour l'honneur ensuite de nos
vieux historiens. Nous n'ajouterons qu'un mot : la table de Claude sera sûre-
ment encore l'objet de nombreuses études ; mais désormais rendues bien
plus faciles et plus sûres par les précieuses publications de MM. de Boissieu
et Montfalcon et surtout par la reproduction tout à fait identique de la
Table, dû à ce dernier.
   Plusieurs questions, quoique déjà traitées, restent encore à être bien
élucidées, entre lesquelles nous nous bornerons seulement à signaler les
trois suivantes; les deux premières se rattachant essentiellement à l'histoire
de Lyon, et la troisième d'un ordre plus général.-