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DE LA FACULTÉ DES LETTRES. 437 ses adversaires et ses disciples. Je vais rencontrer les noms illustres d'Arnauld, de Nicole, de Fénelon, de Bossuet qui seront le principal sujet de la première partie du cours de cette année. Nous espérons qu'attirés par l'intérêt de ces sujets divers, vous voudrez bien ne pas oublier le chemin de nos cours. Notre ambition n'est pas de donner la science toute faite ni d'apporter de nouveaux systèmes, mais de réveiller chez les uns d'agréables souvenirs des études passées, de donner à d'autres plus jeunes quelques directions salutaires et de leur inspirer le goût de l'étude et des travaux sérieux. Voilà où tendent nos modestes leçons. Du compte-rendu de «os cours, je passe à celui des examens, et d'abord de ceux de la licence es lettres. Deux candidats seulement se sont présentés à la licence es lettres dans la session de novembre 1850 et aucun n'a été admis. Us étaient sept à la session de juillet 1851 dont un seul, M. Putz, maître élémentaire au Lycée de Moulins, a obtenu le grade de licencié. Gardez-vous de soupçonner, d'après ces chiffres, la Faculté des lettres d'une sévérité excessive; mais croyez plutôt au défaut de préparation ou de goût de la plupart des candidats. Quelques-uns s'avisent un peu tard de songer à la licence, et je conviens qu'il est difficile, après de faibles humanités ou depuis long-temps oubliées, d'écrire et de composer en latin avec faci- lité, correction et élégance. Mais la plupart des compositions latines sont tout aussi vicieuses par le fond que par la forme. Les candidats se trompent singulièrement, s'ils s'imaginent qu'ils sont dispensés de faire preuve d'intelligence et de juge- ment dans le développement d'un sujet latin, et que nous serons satisfaits, pourvu qu'ils cousent à la suite les unes des autres un certain nombre de tournures et d'expressions plus ou moins latines. Cependant les dissertations latines valaient encore mieux que les vers latins. Sans la déplorable faiblesse de cette compo- sition, nous aurions pu peut-être recevoir un second et même un troisième candidat. Mais la platitude et l'incorrection de leurs vers latins a été une raison déterminante d'exclusion. Comment accepter d'un candidat à la licence ce qu'on supporte- rait à peine d'un élève de rhétorique? Comment souffrir qu'il