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                         DES SEGUSIAVI LIBERI.                              381
   Le titre de liberi était donné par un sénatus-consulte, comme
on le voit par Tite-Live pour les Macédoniens(l). Cependant, l'on
trouve dans Gruter et dans Orellius (3873) un plébiscite ou décret
des tribuns des peuples, qui déclare les Thermenses libres et as-
sociés du peuple romain, et leur permet, en cette qualité, de se
régir par leurs propres lois, en les affranchissant du logement
militaire, à moins .toutefois d'un ordre du sénat.
   Lesfœderati et les liberi, incorporés à l'empire, étaient Socii
provinciales. La règle générale pour tous les Socii était la sou-
mission à la contribution foncière. Cicéron, In Verrem (m, 6),
indique l'assujétissement à l'impôt du sol, comme le caractère
distinctif des provinces. Toutefois, les Socii exteri, tels que les
Eduens avant la conquête des Gaules (César, Bell. Gall., 1, 9)
n'avaient d'autres liens envers les Romains, que ceux résultant
de l'obligation réciproque d'une dépense respective.
   VIII. Il arrivait quelquefois que les habitants d'une même pro-
vince étaient de conditions très-différentes, selon les divers privilè-
ges qu'ils avaient obtenus. Pline [Hist. nat.,\iv. m, c. 1 et 3) nous
le montre en parlant de la Bétique ou de l'Espagne Ultérieure :
« Cette province, dit-il, contient 185 villes entre lesquelles il y
a 9 colonies, 18 villes municipales, 29 qui jouissent des privilè-
ges des Latins, 6 villes libres, 3 villes alliées et 120 soumises au
tribut. » Parlant ensuite de l'Espagne Citérieure, il dit que cette
province contient 179 villes, dont 12 colonies romaines, 13 villes
municipales, 18 latines, une ville alliée et 135 tributaires. »
   Tite-Live (XLV, 26) rapporte qu'en donnant la liberté aux II-
lyriens, les Romains accordèrent non-seulement la liberté, mais
même l'exemption de tribut aux habitants d'Issa, de Taulantie,.
de Piruste en Dassurétie, de Rhison et d'Olunium, qui avaient
embrassé leur parti, et, en même temps, ils imposèrent à ceux
de Scodra, aux Dassariens, aux Sélipitans et à tous les autres
   (1) « Paul-Emile fit connaître les volontés du sénat.... Il déclara que les
Macédoniens seraient libres, conserveraient leurs villes et leur territoire,
avec l'usage de leurs lois, et choisiraient tous les ans leurs magistrats, qu'ils
payeraient aux Romains moitié des impôts qu'ils payaient auparavant a leurs
rois. » Tite-Live, liv. XLV, c. 29.