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                      DES SEGUSIAVI LIBERI.                     377

ner par leurs propres lois, sans être soumis à la juridiction d'un
proconsul. Ils auraient gardé leurs terres FRANCHES D'IMPÔTS
ET DE TRIBUTS...
   «... Les Ségusiaves demeurèrent tout à fait indépendants, car
ils étaient peuple libre

    « M. Smith prétend que le titre de liberi n'entraînait pas
l'exemption du tribut et de l'impôt. Je lui recommande cette
phrase de Tite-Live sur la liberté accordée aux Macédoniens •.
 « La présence d'un agent du fisc rend illusoire les droits de
 « l'Etat ou détruit la liberté des alliés : Vbi publicanus est, aut
 « jus publicum vanum, aut libertatem soeiis nullam esse
 « (lib. XLV, 18) ; — et cette autre de Tacite parlant des Bata-
 ves : « Ils ne sont ni avilis par nos tributs, ni foulés par nos
•« publicains, mais libres de toute charge et impôt, et gardés
 « seulement pour les combats ; ils sont comme des armes d'at-
 « taque et de défense que nous réservons pour la guerre. »
 (De moribus German, I. 9.)

   III. Je persiste à penser que les peuples liberi payaient, sous
les Empereurs, un impôt aux Romains. Cet impôt n'était pas
le vectigal qu'acquittaient les peuples tributarii, mais le subside
annuel et ordinaire qui composait à Rome ce qu'on nommait
le tribut public. Voilà ce que je crois pouvoir démontrer, après
avoir fait connaître, le plus rapidement possible, l'état et la con-
dition des peuples que les Romains avaient vaincus.
   Dans l'ancienne société, lorsqu'une nation était victorieuse,
elle s'emparait de tout le territoire qu'elle avait conquis, et
soumettait le peuple vaincu au joug de la servitude. C'était le
droit commun de la guerre dans l'antiquité.
   Les Romains, après leurs premières conquêtes, n'agirent pas
de même. Ils accordèrent aux peuples vaincus diverses conces-
sions qu'ils étendaient ou modifiaient suivant les besoins et les
calculs de leur habile politique. Ainsi, ils donnaient aux uns
le titre âefœderati ; à d'autres celui de liberi. Quelquefois, ils
élevaient certaines villes au rang de coloniœ ou de municipia,