Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON.                            321
«inée, après avoir parlé de 1789, M. Gonon indique une fausse
date. On pourrait croire que M. Ghampagneux n'a rédigé son
journal que pendant vingt-sept jours. Il fallait, après le 27 sep-
tembre, ajouter l'année 1790.
   L'auteur d'une Histoire de Commune~Affranchie recueillie
dans les conversations d'un soldat du siège a commis aussi
deux ou trois erreurs. 11 a mélangé les noms et les person-
nes, fait de l'avocat Champagneux, l'avocat Champeaux ; de
Laussel, le rédacteur en chef du Courrier de Lyon; de Carrier,
l'entrepreneur du Courrier, tandis qu'ils étaient, l'un le rédac-
teur, l'autre l'éditeur d'une feuille autrement redoutable, intitu-
lée : Journal de Lyon ou Moniteur du département de Rhône
et Loire. Le docteur Champeaux, qui avait eu à Lyon une cer-
taine réputation, est cause de la première méprise ; la seconde
et la troisième viennent de ce que l'auteur a copié tout sim-
plement l'abbé Guillon, phrase par phrase et mot pour mot.                         «
Nous ne savons pas comment s'appellent ces emprunts qu'on
se permet avec tant de facilité (1).


   (i) Un journal qu'où appelait le Courrier de Lyon faisait dans cette ville le
même office que celui des Brissot, des Gorsas à Paris. Dirigé d'abord par l'a-
vocat Champeaux dit de Rosière, dauphinois de naissance, il eut ensuite pour
rédacteur un homme infâme, nommé Laussel. Laussel était un prêtre sorti
de la congrégation des Doctrinaires.
   Il était ami de Chalier et protégé par Marat. Arrivé de Gascogne quelque
temps avant la Révolution, il avait surpris la confiance du Conseil de l'Ar-
chevêque de Lyon, qui ne tarda pas à l'expulser du poste où il l'avait placé.
Repoussé avec mépris de tout le monde, cet homme vivant avec une fille qu'il
appelait sa sœur et qu'il épousa deux ans après sur la place des Terreaux pour
donner authentiquement le scandale nouveau du sacrilège et de l'inceste réunis,
cet homme abominable déshonorait la Révolution par ses écrits comme il avait
déshonoré son état par ses mœurs. Rien de plus incendiaire, de plus altéré
de sang que les feuilles du journal qu'il donnait sous le nom de Carrier qui
en était l'entrepreneur.

  Histoire de Commune-Affranchie recueillie dans les conversations d'un soldai
    du siège (extrait du journal La Province). Lyon, Claude Rey, jeune»
     1843, in-8, 107 pages.
                                                                 21