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258 ADTEL D'AVENAS.
gent, par une charte datée de 1117 (1). Cette église conserva
toujours son autorité sur Avenas. Jusqu'à la Révolution, le Cha-
pitre de Saint-Vincent nommait à cette cure (2).
Le roi Louis, pieux et ami de la vertu, n'est autre que saint
Louis. Il ne sera pas nécessaire de prouver qu'aucun des princes
qui occupèrent le trône de France, mérita plus que Louis IX le
titre de pius et virtutis amecus, lui, que la religion a placé sur
nos autels...
Quels motifs purent déterminer saint Louis à faire cette libé-
ralité ? Ce grand roi, au milieu des préoccupations de la Croisade,
ne perdait pas de vue les intérêts de son royaume. Il parvint Ã
réunir à la couronne le comté de Mâcon, dont il obtint la cession
de la pieuse Alix, au prix de douze mille livres et de mille livres
de rente (3). Serait-ce une supposition hasardée de penser que le
Chapitre de Saint-Vincent, témoin des libéralités que le saint roi
se plaisait à prodiguer aux églises et aux pauvres, afin d'attirer
la bénédiction de Dieu sur son entreprise, ait voulu profiter du
passage de saint Louis à Mâcon, pour solliciter l'érection d'une
église à Avenas ? Le Prince, de son côté, ne devait-il pas être
disposé à accorder cette faveur pour s'attirer la bienveillance de
ses nouveaux vassaux et la protection de saint Vincent ?
Cette donation, suivant le troisième vers de l'inscription, dut
avoir lieu le 12 juillet. Eh bien î saint Louis put se trouver Ã
Mâcon à cette date. Nous voyons, dans Guillaume Nangis, que le
roi partit de Paris entre la Pentecôte et la Saint-Jean. Mathieu
Paris précise davantage. Il raconte que saint Louis se rendit Ã
Saint-Denis le 12 juin 1248, y reçut, des mains du cardinal légat,
l'oriflamme et le bourdon de pèlerin. 11 se rendit ensuite à Notre-
Dame-de-Paris, d'où le clergé et le peuple, en pleurs, l'accom-
pagnèrent processionnellement jusqu'à l'abbaye de Saint-Antoi-
ne. De là il se rendit à Corbeil, où l'attendaient la reine Blanche,
sa mère, et la reine Marguerite. Il passa deux jours à Corbeil pour
(l)Severt, Episcopi Matisconenses,\>. 124.
(2) Cocliard, Archives du Rhône, t. XIV, p. 142.
(3) Longueval, Histoire de l'Église gallicane, t. XI, p, 280.