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CLAUDE RAFI « FLEUSTIER » L n'est pas rare de rencontrer dans les auteurs les louanges en prose ou en vers des virtuoses qui ont su imposer leur talent à leurs contemporains: que ce soit par le charme d'une belle voix ou par le manie- ment délicat d'un instrument, ceux, qui ont pu émouvoir leurs auditeurs, ont eu la satisfaction de savoir leurs noms portés à la postérité sur les pages des écrivains. Combien il en est autrement des facteurs d'instruments à quil'on donne aujourd'hui le nom générique de luthier! Le métite des exécutants a absorbé et absorbe si bien le leur, qu'il est bien petit le nombre de ceux qui, entendant un virtuose, se demandent de quelles mains sort cet instrument qui les charme, et cherchent à attribuer à son modeste auteur une petite part du plaisir qu'ils éprouvent. Pourtant, dans la musique, la question de facture instrumentale, est loin d'être un élément négligeable : nous n'en voulons pour preuve