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                      DANS L'ANCIEN FOREZ                 375 •

le curé, « mortifié de quelque résistance, que son ambition
lui a attirée, cherche à s'en venger, en calomniant un
paroissien respectable par son âge, ses mœurs et sa con-
duite ». L'éloge de M. Parisis devient la critique de son
successeur ; le premier fut un pasteur pieux, délicat, rempli
de probité, incapable de favoriser une injustice et à bien
plus forte raison,.de se rendre coupable d'une friponnerie;
sa mémoire est chère à tous les habitants; le second
s'efforce de le rendre participant d'un vol lait à la fabrique
et, par ses déclamations, aussi bien que par son entêtement,
il ne s'occupe qu'à réveiller sur sa tombe d'odieux souve-
nirs ( i ) . Des doutes, nombreux et graves, élevés contre
l'authenticité de la fameuse quittance, pas un mot ou à peu
près; la réfutation n'était pas en effet très aisée. A peine
insiste-t-on sur la lenteur apportée au désaveu ; en pre-
mière instance la véracité de la pièce n'avait été nullement
suspectée; on a attendu que la cause fût en appel, pour
imaginer d'en alléguer la fausseté ; c'est une manœuvre
de la dernière heure, pour impressionner la Cour.
   Le coup était droit et l'observation méritait de n'être pas
omise. Mais ce qui nous apprendrait, si sur ce point l'incer-
titude existait encore, que le plus mauvais cas est toujours
niable, ou possible à soutenir, c'est la façon dont.le maître
retors se tire du mauvais pas, où l'avait engagé l'erreur sur
la date précise du décès de Gonin. Il faut ici recueillir ses
propres discours et ne rien leur enlever de leur superbe et
olympienne arrogance :
   « On prétend, dit-il, que Me Parisis en a imposé, en
« disant que, le 10 juin 1764, Jean Gonin a payé 138 livres,
« puisque à cette époque il était décédé. Mais sans vérifier

  (1) Bernât à Desgranges, le 13 août 1783.