Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
370                  PROMENADES HISTORIQUES

pour combiner ses plans et rassembler ses preuves. Il s'agis-
sait d'être prudent plutôt qu'agile. Son premier soin fut
d'élire, pour procureur, Desgranges, l'aîné, habitant rue
Tramassa.c, et il l'opposa à Bernât qui patronnait la partie
adverse ; il fit parvenir un second commandement aux
mariés Chavand-Denis, afin qu'ils aient à se joindre à lui,
et tranquillisé il attendit pour connaître et réfuter les griefs,
invoqués contre le jugement du 4 février.
   Mais on ne se pressa pas de lui en remettre le résumé
officiel. L'appel interjeté, Maligeay rentra dans un profond
silence; trois sommations de s'expliquer lui furent vaine-
ment addressées ; le 12 avril, il n'avait pas encore répondu
une seule ligne. Persisterait-il dans ses dispositions ? Quels
étaient ses moyens d'infirmer la condamnation suspendue
sur sa tête ? Offrirait-il, devant le Prèsidial, d'administrer la
preuve, à laquelle on l'avait soumis à Montbrison et qu'il
n'avait pas cru opportun de tenter ? Les intimés en étaient
réduits à des conjectures, mais, soit qu'il flairât quelque
piège dans ce mutisme prolongé, soit qu'il lui déplût de
rester sans éclaircissement, Me Desgranges s'engagea dans
une question particulière et, avant d'entamer la dispute sur le
fond même du procès, il requit du tribunal une décla-
ration de compétence et « que la cause serait jugée
présidialement, et en dernier ressort ». « L'objet qui
divise les parties sur le bien ou mal jugé de la sentence
dont est appel, disait-il, n'excédant pas le pouvoir des pré-
sidiaux, avant que d'être procédé au jugement du fond, la
cause doit être réglée au Prèsidial, à la forme du dernier
édit de l'année 1777 » (1). On exauça ce désir et la sentence


   (1) Adresse aux gens du roi tenant le Siège prèsidial de Lyon, par
 Desgraiges, l'aîné, procureur de M e Peillon, curé, et de Pierre Foulard,
fabricien de là paroisse d'Essertiues.