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EN FRANC-LYONNAIS 337 élevée la ville d'Ambronây ( i ) . Par des échanges avec l'abbé de Luxeuil,' il obtint un lieu convenable pour une vaste construction dont il voulait faire un monastère. L'édifice achevé, il le peupla de religieux de l'ordre de Saint-Benoît,! et, quittant son épouse et ses enfants, il prit placé parmi les Bénédictins,' sous la règle du nouvel abbé. Par sa piété, sa régularité, son humilité, il fut pendant cinq ans le modèle le plus accompli de la vie monastique, tellement qu'à la mort de l'abbé, tous les suffrages se réunirent pour lui confier le gouvernement de l'à bbaye. Mais tandis qu'il se livrait tout entier à la direction de sa communauté, il fut appelé miraculeusement au gouvernement de l'archevêché* de Vienne en Dauphiné. Sa modestie dut céder aux ordres du Souverain Pontife. Elevé sur le siège de Vienne, il n'oublia pas qu'il avait été moine et abbé : aussi fonda-t-il sur les bords de l'Isère, à Romans, une abbaye sur le modèle de celle qu'il n'avait quittée qu'à regret, il y mourut en 842. Ces notions préliminaires étaient nécessaires pour faire comprendre les raisons qui nous ont porté à attribuer la fondation du monastère de la Bruyère à saint Barnard ou à sa famille. Deux faits historiques de la plus grande importance dans la question qui nous occupe, faits historiques appuyés sur des témoignages irrécusables, vont permettre au lecteur de juger par lui-même de la valeur de notre opinion. . Premier fait historique .Aussi loin dans le passé que remon- tent les annales du monastère de la Eruyère, nous voyons constamment les prieures de la Bruyère, après leur élection, faire part à l'abbé d'Ambronây de leur entrée en charge. (1) Guichenon. Hisl. de_ "Bresse etdeBugey, 3» partie, p. 175.