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     LE PRIEURÉ DE LA BRUYÈRE EN FRANC-LYONNAIS              33I

domaine ; dans l'un de ces terriers le propriétaire avait enre-
gistré l'achat de plusieurs prairies situées sur les bords de là
Saône et faisant partie du territoire de la commune d'Anse.
Ces prairies avaient appartenu aux religieuses d'un monas-
tère de Notre-Dame de la Bruyère et avaient été mises en
vente par l'autorité supérieure qui venait de supprimer le
susdit couvent. Pour je ne sais quel motif l'acquéreur de
ces prairies avait reproduit, en les copiant, en vingt-sept
pages grand in-folio, toutes les pièces de l'administration
religieuse et de l'administration civile qui avaient précédé,
accompagné, et suivi la suppression du monastère delà
Bruyère. Après la lecture de ces pages qui avaient réveillé
ma curiosité, ma première pensée fut d'interroger les per-
sonnes que je croyais les plus capables de satisfaire cette
curiosité. Quel était ce monastère de la Bruyère ? Où était-
il situé ? Point de réponse. J'aurais parlé d'une contrée
située au centre de l'Afrique que ma question n'aurait pas
causé plus de surprise. J'avais un point de départ. Je tenais
 beaucoup à remonter le cours des siècles pour arriver aux
 premières années de ce monastère et à reconstituer ses
 annales, s'il était possible. Telle a été l'idée dominante qui
 m'a fait entreprendre et poursuivre ce travail. J'ai réuni tout
 ce qu'il m'a été possible de rencontrer dans les archives
 publiques, dans les papiers de famille, dans les ouvrages
 imprimés ; les fragments épars çà et là, ainsi rassemblés,
 serviront peut-être à sauver de l'oubli la mémoire de ces
 pieuses filles de Saint-Benoît qui, pendant tant de siècles,
 avaient tait fleurir la vie religieuse sur cette partie des rives
 de la Saône.

   Tout 'le monde a entendu parler de ces bords charmants.
Beaucoup de voyageurs ont dû juger par eux-mêmes que
la renommée n'avait rien exagéré ; on a même composé des