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$2&                FÉODALITÉ ET VASSALITÉ;

que les hommes mettent en commun, par lesquelles ils se
tiennent les.uns aux autres et vivent dans Jes mêmes lieux,
sous les mêmes lois. L'association féodale ne constituait
donc pas une véritable société forte, liée, féconde. L'isole-
ment en était le caractère. Aussi, sans cause étrangère, par
sa seule nature, elle ne pouvait subsister si ce n'est pourse
dénaturer rapidement.
    L'inégalité entre les possesseurs de fiefs, se manifesta bien
vite à un haut degré. La sous-inféodation avait multiplié
les fiefs à l'infini.
    Dès le milieu du xie siècle, le phénomène contraire
commence.
    Les fiefs déjà grands s'agrandissent aux dépens de leurs
voisins. Le nombre des petits fiefs diminue. Du xi e au
xive siècle, plus de quarante fiefs s'éteignent, absorbés par
d'autres plus puissants, et ce ne sont là que des fiefs consi-
dérables. Mention n'est pas faite de l'extinction des petits.
    L'inégalité des forces appelle l'inégalité des droits. A cette
même époque, parmi les possesseurs de fiefs, les uns pos-
sèdent la haute justice (juridiction complète), les autres
 n'ont que la basse justice (juridiction -partielle, qui renvoie
 au suzerain les cas les plus graves).
    Originairement, les possesseurs de fiefs avaient tous les
 même droits au même degré.
    Un fait identique se déclare dans l'ordre législatif et poli-
 tique. Le suzerain s'immisce dans le gouvernement intérieur
 des fiefs de ses vassaux. Il prescrit telle ordonnance. Il pro-
 tège, il surveille les rapports du vassal et de la population
 qui lui est sujette. Cette protection fut heureuse pour les
 colons qu'elle défendait contre la tyrannie des petits sei-
gneurs. Mais ce n'en était pas moins une usurpation, un
abandon des principes essentiels de la féodalité.