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324                FÉODALITÉ ET VASSALITÉ




   D. — VASSALITÉ. — RAPPORT DES VASSAUX ENTRE EUX


    Les vassaux d'un même suzerain, investis du même
rang, sont désignés au moyen âge pr.r le mot de pares :
pairs. Il est à présumer qu'ils avaient peu de rapports
de société entre eux, mais vivant à une petite distance les
uns des autres, se rencontrant à la cour du seigneur, se
touchant par leurs terres, leurs rapports étaient acciden-
tels. Ils commettaient les uns contre les autres des dépré-
dations. Des contestations s'élevaient entre eux. Le plai-
gnant s'adressait alors au suzerain. Celui-ci convoquait ses
vassaux, les pairs de l'accusé. Réunis ils prononçaient sur
la question. Le suzerain proclamait le jugement.
    Quand le différend s'élevait entre le vassal et le suzerain,
si la contestation avait pour objet quelqu'un des droits ou
devoirs, nés de la relation féodale, elle était jugée dans la
cour du seigneur par les pairs du vassal. Si l'a contestation
s'élevait sur quelque délit commis par le suzerain à l'égard
du vassal, elle était portée à la cour du suzerain supérieur.
    Quant aux garanties qui protégeaient l'exécution du
jugement, il n'y en avait pas d'autre que le duel judiciaire
et la guerre privée. L'individu se protégeait lui-même, se
faisait justice lui-même. C'était une nécessité, Aussi ces
deux moyens violents de faire triompher le droit, étaient-
ils de véritables institutions avec des principes fixes et éta-
blis. L'appel à la force était donc la seule garantie. On y
recourait plus souvent qu'aux moyens juridiques de pacifi-
cation.
   Telle est la féodalité dans son ensemble, dans sa vie en
général.