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                    DANS L'ANCIEN FOREZ                    3II

   Le particulier, qui avait soi-disant encaissé les 80 livres,
le 26 janvier 1751, et qui en avait remis le reçu, était mort;
impossible d'invoquer son témoignage; mais ses héritiers
vivaient et ils parleraient au lieu du défunt. Sa fille unique,
Colombe, était mariée à Claude Chavand, descendu de
Saint-Martin-Lestra, pour l'épouser et faire valoir avec elle
le domaine, qui lui était échu en partage et qui s'étendait sur
les limites Est de la paroisse. L'un et l'autre ne refuseront
pas, soit de reconnaître la signature paternelle, soit de désa-
vouer celle qu'on leur montrera, si elle n'a été que gau-
chement imitée. Il y a, de fait, encore moyen de les
contraindre. Ne sont-ils pas immédiatement intéressés à se
prononcer pour ou contre ? Ce n'est, pas seulement un acte
de complaisance qu'on attend d'eux; la mémoire de Denis
n'est-elle pas en jeu ? Son honnêteté aussi ? Partant la
réputation de sa famille ? S'il n'a rien touché de plus que la
somme, inscrite sur son brouillard, et si son nom a simple-
ment servi à un mensonger subterfuge, personne n'élèvera
le moindre doute contre sa gestion ; mais, au contraire, le
papier, que possède Maligeay, n'est-il pas contredit ? Les
 80 livres ont-elles été versées par Jean Gonin? Alors, on
veut savoir ce qu'elles sont devenues, où elles ont passé.
Puisqu'il n'en susbsiste pas trace dans la reddition des
comptes, les successeurs du délégué de la luminaire, surpris
ainsi, même après son décès, en flagrant délit de malver-
sation, sont tenus à réparer le dommage et à couvrir sa
responsabilité. Le dilemme, qui les enserre, n'est pas facile
à dénouer, en se taisant : ou bien la quittance est fausse,
qu'ils le disent ; ou bien elle est valide, alors qu'ils
paient.
   Colombe Denis et Claude Chavand furent assignés à cet
effet; la citation fut déposée, à leur porte, par ministère