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 300                PROMENADES HISTORIQUES

 rengagement, dont il avait reçu la responsabilité avec l'héri-
 tage paternel; il y eut au principe quelques retards, volon-
 taires ou non, je l'ignore; mais l'abbé Blanc n'était pas
 sans doute un créancier féroce, on s'entendit. Quand il eut
 disparu, on se décida à recourir à une instance judiciaire,
toutefois on finit par s'arranger encore et même, comme la
rente était rachetable, en remboursant le capital par por-
tion, au moins de 40 francs, Gonin versa deux à-comptes ;
la dette fut ainsi réduite à 138 livres. Il la maintint à ce
chiffre jusqu'à la fin de sa vie ; mais après lui, le mari de sa
fille n'eut pas la même fidélité, ni les mêmes scrupules. Il
ne daigna pas une seule fois répondre aux sollicitations de s
créanciers ; il laissa tranquillement s'accumuler arrérages
sur arrérages et à la date, où nous sommes arrivés, depuis
plus de seize ans, il n'avait rien payé ; peut-être estimait-il
avoir établi la prescription en sa faveur et se flattait-il de
s'être libéré, sans bourse délier (1).
   Un huissier survint pour le tirer de cette erreur aussi
volontaire que malhonnête ; les mandataires des intérêts
paroissiaux avaient perdu patience; ils entraient dans les
voies de rigueur.
   Ce gendre, méchant payeur, s'appelait Jean-Baptiste
Maligeay : c'était un cultivateur illettré au point de ne savoir
signer ; sa famille était ancienne dans la contrée ; la souche
primitive avait porté une multitude de rameaux ; aucun
nom n'était plus commun que celui-là àEssertines, à Jas, à
Panissières et dans les environs. Au moment où il est cité
en justice, il y avait déjà plusieurs années que Maligeay


   (1) Exploit de Mord, huissier. — Ce document et tous les autres,
dont nous nous sommes servis, appartiennent aux archives parois-
siales d'Essertines-en-Donzy.