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288                   LA COMPLAINTE

La scène avait eu pour théâtre un bal champêtre installé à
Rochecardon sous le nom prétentieux de « Bal du Luxem-
bourg ». Un bal, — entre parenthèse, — où les choses
devaient se passer fort convenablement ainsi qu'en témoi-
gnait le singulier écriteau placé à la porte :
                  Ici les danses prohibées
                      Sont défendues.

  Le premier couplet est toujours en forme d'exorde :
               De Vaise à la Guillotière,
               De la Croix-Rousse à Saint-Just,
               Marchands, Bourgeois et Canuts,
               De la ville toute entière :
               Sachez l'horrible récit
               De ce qu'un teinturier fit.

   La physionomie du « criminel » s'impose dès le second
couplet :
               C'est un homme sans morale
               Pour preuve nous vous dirons
               Qu'il fréquentait Rochecardon,
               Lieu de honte et de scandale !
               Ceci montre clairement
               Que c'était un garnement.

  Deux couplets sont ensuite consacrés à ce qu'on pourrait
appeler le « théâtre du crime », la note champêtre y domine
naturellement :
             Par un beau jour de dimanche
             De ce joli mois de mai
             Dans les bois on entendait
             L'oiseau chanter sur la branche,
             Et pourtant ce vil coquin
             Ruminait d'affreux desseins.