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278 LA. COMPLAINTE A côté de la Complainte historique et de la Complainte criminelle, il est indispensable de faire une place à celle qui est inspirée par les grandes calamités publiques. L'apparition du choléra-morbus, en 1832, a été mise en couplets. De l'inondation de Lyon, en 1840, est née une com- plainte, qui, mieux que les journaux de l'époque qu'on ne lit plus, d'ailleurs, racontera aux générations futures les lamentables écarts du Rhône et de la Saône. Après avoir consacré plusieurs couplets, — elle en a vingt-huit ! — à la pluie qui tombe par torrents, aux eaux qui grossissent, au Rhône qui s'écoule par le bois de la Tête- d'Or, rompt la digue et inonde les Brotteaux alors peu peuplés, la complainte s'occupe surtout des dégâts beau- coup plus importants causés par la Saône dans la traversée de Lyon. On voit arriver la Saône Par la rue Tête-de-Mort Et ce qui est bien plus fort, On ne peut aller au prône Dans l'église Saint-Nizier Sans craindre de se noyer. La garde municipale Partout où est le danger Fait l'office du boulanger Oh ! bienfaisance sans égale, Sous son bras elle a du pain Pour le pauvre et l'orphelin !