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246 ACTION DE LA FÉODALITÉ niveau de la royauté de droit. Il y parvint, car ses Etats, bornés sous le Louis le Gros à l'Ile de France, à quelques parties de la Picardie et de l'Orléanais, comprenaient, en 1206, la Normandie, l'Artois, le Berry, le Maine, le Poitou, l'Auvergne et d'autres provinces encore. Dans l'exercice du pouvoir royal, Philippe procure quel- que unité au gouvernement en le donnant pour centre aux barons, en les appelant près de lui, en les réunissant en assemblée, en.parlement, en cours féodales. Il s'affranchit du pouvoir ecclésiastique en résistant au pape et auxévêques. Il s'occupe de législation plus qu'aucun de ses prédécesseurs depuis Charlemagne. Il change la nature de la royauté et la sépare entièrement du régime féodal, en déclarant que le roi ne pouvait ni ne devait rendre hommage à personne. Il fait paver la ville de Paris, en agrandit l'enceinte. Il donne à l'Université ses principaux privilèges. Il fonde les archives royales. On peut le considérer comme un homme de bon sens, pratique, préoccupé de la civilisation générale, du bien-être de son pays. Il ouvrit une large carrière à la royauté. Philippe avait formé le royaume et Louis le Gros la royauté que fit saint Louis. Saint Louis était avant tout un homme h. conscience rigide, droit, juste, et de plus d'une grande activité guerrière, politique, intellectuelle. Doutant de la légimité desconquêtes de Philippe-Auguste, tourmenté des réclamations conti- nuelles du roi d'Angleterre, il transige et lui vend (1259) le Limousin, le Périgord, le Quercy, l'Agenois et une partie de la Saintonge. Celui-ci, de son côté, renonce à la Nor- mandie, au Maine, à la Touraine, au Poitou et fait hom- mage comme duc d'Aquitaine. Ne profitant jamais des dissensions élevées autour de lui,