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ÉVÊQUE DÉ LYON 2 2J Saint Eucher II était contemporain de saint Césaire nommé archevêque d'Arles vers 501, après avoir été également moine à Lérins. Comme sénateur il pouvait bien accompagner son archevêque dans ses tournées pastorales et, en effet, on raconte un voyage dans les Alpes qu'ils firent ensemble, où saint Césaire ordonne à Eucher dans des termes peu respec- tueux de secourir une femme malade. Il lui enjoint même de vaincre son humilité et de la guérir ( i ) . Les auteurs s'étonnent que saint Césaire, quoique archevêque d'Arles, ait pu parler en termes aussi vifs à un archevêque de Lyon. A cela nous répondrons que l'auteur du récit (qui ne peut être suspecté ayant été disciple de saint Césaire) a pu faire suivre du nom d'Eucher, celui du siège où il fut promu plus tard, pour le distinguer des autres membres de sa famille. Il est facile de voir, dans le récit de ce voyage que saint Césaire parle à un jeune homme, et même à un jeune homme qui avait dû être son élève. S'il lui comman- dait de guérir cette femme, ce que Eucher se défendait de vouloir faire, il n'en était pas, sans doute, à son premier miracle. C'est même très probablement à la suite de sa répu- tation de sainteté qu'on lui faisait dans le pays, qu'il a voulu s'enfermer dans une grotte pour s'isoler du commun des flatteurs. Cette réputation est encore telle, que la statue de notre saint, placée à l'entrée du village de Beaumont-de- Pertuis (Vaucluse), est l'objet d'une vénération qui mena- cerait de tourner à l'adoration, si le vénérable curé de cette paroisse ne modérait le zèle des braves paysans de cette contrée. Ils sont tous persuadés, encore actuellement, que saint Eucher était leurseigneur; ils vénèrent sa femme Galla et ses deux filles Tulle et Consorce, et n'ont jamais entendu (1) Voir la pièce justificative n°.3.