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22Ô                     SAINT EUCHER

 pas répandu tant de flots d'encre pour arriver à embrouiller
 la question, au point que plusieurs personnes m'ont dit que
 je voulais créer des saints nouveaux.
    D'autres personnes m'ont fait l'objection que je ne ferais
 pas plaisir aux Lyonnais en créant un second Eucher, parce
 qu'ils pensent que je vais détacher une bonne moitié des
 actes que l'on attribue à l'unique que l'on vénère, pour la
 reporter sur un évèque d'un siège étranger; mais comme
 je suis Lyonnais moi-même, je n'ai nullement l'inten-
 tion d'attribuer le second à un siège qu'il n'a jamais
 occupé.
    Jusque vers la fin du xvie siècle, époque où le cardinal
 Baronius a étudié la question, l'Eglise de Lyon n'a jamais
vénéré qu'un seul Eucher évêque de ce siège ; mais il y a
 dans les plus anciennes listes chronologiques de nos arche-
vêques, un certain « Senator », dont on ne s'expliquait pas
 bien la présence et dont on traduisait le mot comme si
 c'était son nom propre. Ce nom a été rejeté des listes
 modernes et remplacé par saint Eucher II pour ceux qui
Veulent bien admettre qu'il y en ait eu un second. L'expli-
cation à notre avis est toute naturelle, voici comme nous la
comprenons. Saint Eucher était de race sénatoriale, son ho-
monyme, issu de la même famille, ayant été nommé évêque,
sans avoir exercé auparavant la prêtrise, avait été désigné
par cette dénomination pour ne pas le confondre avec le
premier. Le cardinal Baronius, avons-nous dit, est le pre-
mier qui a reconnu la présence d'un second Eucher, évêque
de Lyon ; depuis, il s'est rétracté, car vivant à Rome, il
n'a pas pu étudier la question d'assez près. Anthelmius,
dans un gros volume intitulé : « Assertio pro uno sancto
Eucherio», a publié de longues dissertations très embrouil-
lées que nous n'analyserons pas présentement dans cet