Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                L'AMBULANCIÈUE ALSACIENNE                   213

table ambulancière pourlui apporter l'expression de sa recon-
sance, celle de ses anciens camarades et de leurs familles ;
mais les recherches des deux Lyonnais furent vaines. Deux
personnes toutefois, répondant au signalement donné, leur
firent un moment espérer qu'ils étaient sur le point de
retrouver celle qu'ils auraient été si heureux de revoir ;
l'une était une jeune veuve qui avait habité le faubourg des
Ancêtres et l'autre une Belfortaine qui venait de se marier
depuis peu et était allée, avec son mari, habiter du côté de
Petit-Croix ; mais, là encore, les recherches ne donnèrent
aucun résultat, l'occupation allemande mettant alors un
obstacle insurmontable à toutes investigations.
   L'ambulancière alsacienne des Mobiles du Rhône est
restée l'inconnue des rêves vaporeux de la vingtième année,
l'ombre fugitive de l'idéale modestie heureuse d'être ignorée
de ses protégés, la fée bienfaisante et radieuse qui apparaît
au jour de malheur et de détresse et s'évanouit lorsque, de
sa main diaphane et divine, elle a fait fuir le mal et dispa-
raître la souffrance.
   Les anciens Mobiles ont gardé religieusement le souvenir
de leur bonne ambulancière, la charitable etvolontaire garde-
malade^exquise personnification de la bonté, de la grâce et
du sourire du doux pays d'Alsace, qui après les horreurs du
siège, dans l'oubli de la patrie vaincue, des pouvoirs désor-
ganisés, dans leur isolement enfin, leur apporta des fleurs
après la poussière des décombres, le printemps après l'hiver,
la vie après la mort.

   Q.ue l'on ne s'étonne     donc plus de voir les enfants de
notre bien aimée Alsace,     réfractaires à la domination étran-
gère. Ils sont les fils de   ces chères âmes qui prodiguaient
leurs soins à nos blessés    en 1870-71, leurs consolations Ã