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                          LE
164                            BIBLIOGRAPHE

L'arrêt définitif n'était pas encore prononcé au mois
d'avril 1595, et j'ignore quelle fut la conclusion de l'affaire (1 ) .
   Antoine du Verdier a-t-il été mêlé pendant la Ligue à
cette guerre de petits livrets imprimés qui furent alors une
arme si puissante aux mains des partis qui se disputaient la
maîtrisedupays(2)?Jusqu'àla journéedu i8septembre 1593,
qui brisa le duc de Nemours et prépara le triomphe prochain
du royalisme, il ne semble pas que les imprimeurs lyonnais
se soient hasardés à publier, au moins sous leur nom, aucun
factum favorable aux idées des Royalistes et Politiques.
On a cependant'soupçonné qu'Antoine du Verdier pouvait
être l'auteur d'un cartel en vers qui fut jeté une nuit, en
1591, à la porte de Rubis, procureur général de la munici-
palité, puis imprimé avec la Responceau Cartel (3). Cela est
trop incertain pour qu'on puisse faire fond sur une simple
conjecture. Quoi qu'il en soit, voici un petit échantillon
delà réponse adressée à du Verdier ou à l'auteur du cartel:

               Enragé médisant, engence de vipère,
               Exécrable démon enfanté de Mégère,
               Arreste toy, etc.

   C'était le ton ordinaire des libelles de la Ligue.
   Mais après le 7 février 1594, quand la Ligue eut défini-
tivement succombé à Lyon, du Verdier publia sans retard
un Discours sur la réduction de la ville de Lyon à l'obéissance

   (1) Péricaud, Notes et documents pour servir à Vhist.de Lyon pendant la
Ligue, p. 183 et 225 ; Notes et documents pour servir à l'hist. de Lyon sous
le règne de Henri IV, p. 52.
   (2) Voy. ma notice sous presse : La Presse politique à Lyon pendant
la Ligue, Paris, 1898.
   (3) Responceau Cartel d'un Politique qui ne s'est osé nommer, avec la
coppie dudit Cartel, Lyon, 1591.