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 122                     LE BIBLIOGRAPHE

qu'Antoine du Verdier, contrôleur général des finances du
roi, avait fait enterrer dans le jardin de Château-Gaillard
plusieurs personnes mortes de contagion, sans aucune
autorisation et au mépris de tous les règlements ; son avis
était qu'il fût condamné à mille écus d'amende pour cette
grave contravention. Dès le lendemain, une enquête était
faite à Château-Gaillard par les députés du bureau, qui
questionnèrent un chirurgien, les serviteurs de la maison
et des gens du quartier. Le 12 novembre, du Verdier, qui
avait quitté Château-Gaillard, et était venu chercher un
asile sur les Terreaux, dans la maison des Cuirs dorés où il
commençait sa quarantaine, fut interrogé par Pierre de
Montconis, membre du bureau de la Santé. Selon ses
habitudes de morgue et d'arrogance, du Verdier le prit de
haut, avoua être sorti de chez lui sans permission, se
retrancha sur le service du roi, dit avec impertinence qu'il
se souciait peu du procès qu'on pourrait instruire contre
lui, qu'il se faisait fort de faire casser toutes les sentences
par le Parlement, où il aurait autant ou plus de faveur que
ces Messieurs de la Ville et de la Santé. Et, en effet, quoi-
qu'il fût régulièrement en quarantaine, il continua les jours
suivants d'aller à ses occupations. Mais l'affaire suivit son
cours; nous passons sur le récolement de témoins et leur
confrontation avec du Verdier. Celui-ci s'était un peu


voir un des Registres de la peste, aux archives municipales de Lyon,
G G. Inventaire Chappe, vol. V, p. 62, n° 6. Dans la Revue d'Hist.
lilièr. de la France, t. II, pp. 24g et suiv., M. F. Brunot a analysé
l'interrogatoire du 12 novembre et donné le texte de celui du 24 novem-
bre, mais il ne semble pas avoir connu la sentence du tribunal de la
Santé, ni l'arrêt du Parlement du i « août 1588, arrêt qui, d'ailleurs,
ne se trouve pas dans le Registre de la peste ci-dessus mentionné (Voy.
plus bas).