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                              EN 1793                        IO9
 Lyon était dominé par une faction royaliste alliée de
 l'étranger. Or, le 16 août, devenu commandant en chef des
troupes d'investissement, il adressa de son quartier général
de la Pape, à la population de Lyon, une dépêche pour lui
faire savoir que les représentants en mission refusaient
d'avoir aucun rapport avec les autorités de la ville et vou-
laient traiter directement avec le peuple abusé par les chefs
qu'il s'était donnés. Il s'attira cette fière réponse qui dut
l'édifier sur le véritable esprit des assiégés : « Citoyen
représentant, vous n'aurez pas de prétexte pour paraître douter
de notre vœu ; nous vous envoyons notre lettre revêtue des
signatures individuelles du peuple de Lyon. Nos commis-
saires sont les membres des corps administratifs, et nous
déposons de nouveau dans leurs mains la plénitude de nos
pouvoirs et de notre confiance illimitée. Si vous avez de
nouvelles propositions, le peuple de Lyon vous somme de.
les leur adresser ; on en délibérera ; voilà notre dernier
mot... Incapables de supporter d'indignes fers, nous résis^
terons jusqu'à la ruine de notre ville... (1). »
   La lettre avant d'être envoyée au quartier général de
l'armée assiégeante fut déposée dans les sections de la ville,,
pour y recevoir les signatures des citoyens. Plus de 20.0oo ;
Lyonnais la signèrent et leurs noms ne remplirent pas moins
de 242 pages. La pièce, imprimée par ordre de la Conven-
tion, devint une liste de proscription; 1.600 noms, parmi,
ceux qu'elle contient, se retrouvent sur une autre liste plus
connue, qu'on a dressée depuis, sur les minutes des juge-
ments de condamnation déposés aux Archives, celle des
victimes immolées après le siège.
  Veut-on savoir sûrement d'où soufflait le vent de révolte

  (1) Metzger. — Lyon pendant h siège, p. 43.
  N° 2. — Août 1897.                                     8