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94 LES CAUSES DU SIEGE DE LYON Royauté, fut une violation de la Constitution. Le procès de Louis XVI en fut une autre. Ces actes provoquèrent des soulèvements dans l'ouest, et Lyon aurait pu imiter la Vendée. Il y avait à Lyon, comme partout en France, pendant la Révolution beaucoup de royalistes. Vers la fin de 1790, à une époque où la Monarchie pouvait encore être sauvée, un an avant le v ^ a g e de Varennes, quelques Lyonnais avaient préparé l'exécution d'un plan destiné à soustraire le Roi au pouvoir de ses ennemis qui l'entouraient à Paris, et à le faire venir à Lyon avec sa famille. Ce projet, connu sous le nom de Conspiration Guillin,eut comme épilogue le massacre de Guillin du Montet à Poleymieux et le pillage du château de Beaulieu, résidence de M. de Chaponay, qui furent des vengeances exercées contre des familles cou- pables d'avoir tenté de soustraire à la Révolution la proie qu'elle convoitait. A l'époque du siège, les royalistes étaient nombreux dans les rangs de l'armée de Précy, sur- tout parmi les chefs que les Lyonnais avaient eu soin de choisir dans les cadres de l'ancienne armée royale, à cause de leurs connaissances militaires. Mais il n'en est pas moins vrai (il faut le dire au risque de détruire quelques illusions) que l'insurrection lyon- naise fut un soulèvement spontané de la population, qu'elle se recruta surtout dans la bourgeoisie et dans le peuple, et qu'elle eut, à en juger par ses actes, ses manifestations, ses' proclamations, un caractère nettement républicain. Pendant les mois d'agitation qui précédèrent le siège, pendant la lutte acharnée qui dura soixante-trois jours, alors que, tous étant résolus à mourir, nul ne songeait à -' déguiser ses sentiments, il n'y eut pas une démarche, un incident qui justifiât les calomnies inventées par les Jacobins'