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82 BIBLIOGRAPHIE Le premier prieur connu paraît avoir été Milon qui, en 1161, devint abbé de Savigny. M. l'abbé Forest consacre encore des monogra- phies à Ulrich, vivant en 1239, devenu doyen de Teylart, à Arthaud Morelsous le gouvernement duquel leprieuré acquit une grande prospé- rité,et à un grand nombre d'autres que le défaut d'espace ne me permet même pas de nommer : il suffira de dire qu'il a rencontré le nom de vingt-cinq de ces dignitaires et que sur chacun d'eux il fournit des ren- seignements nouveaux et intéressants. Le prieur de Tarare n'administrait pas directement la paioisse, mais, comme cela se pratiquait souvent au moyen âge, il se faisait représenter dans cet office par un chapelain, — ce que nous appellerions aujour- d'hui curé, — qu'il nommait lui-même. Le rôle secondaire des chape- lains, quoique important dans l'ordre spirituel, fait qu'ils paraissaient peu dans les actes officiels : d'où il résulte que leurs noms sont généra- lement ignores. Il faut donc savoir gré à l'auteur d'avoir pu, par ses patientes recherches, exhumer le nom et écrire la biographie de vingt d'entre eux jusqu'à la Révolution : le plus ancien est un certain Michel dont on ignore le nom de famille et qui vivait en 1264. On a ajouté aussi quelques pages sur la période révolutionnaire et sur les curés de Saint-André et les desservants de Sainte-Madeleine depuis cette époque. J'aurais encore à suivre l'auteur dans son histoire des prébendes du prieuré et d e l à famille noble de Tarare. Il analyse une à une les fort- dations et donations dont plusieurs faites par des noms qui se rencon- trent encore dans le pays. Quant à la famille qui portait le nom de Tarare, les premiers litulaires connus en sont Guillaume et Bertrand de Tarare qui figurent dans une donation de juin 1046 : c'est, on le voit, une respectable antiquité. Cette famille, d'après Le Laboureur,se serait éteinte au début du xvi« siècle. Tel est le livre de M. l'abbé Fcrest. Dans sa préface il l'appréciait modestement ainsi : « Ce à quoi va ressembler notre œuvre, c'est à un musée où s'alignent des débris d'architecture, des tronçons de colonnes, de fragments, d'inscriptions, des pièces d'armures, restes mutilés et incomplets qui n'ont d'autre mérite que de présenter une date ancienne, un ftom d'autrefois. » Mais il a pu ajouter, avec vérité : « Malgré tout, de leur ensemble, l'intelligence, aidée d'un peu d'imagi- nation, réussit à reconstituer le passé d'où ont été exhumés ces souve- nirs imparfaits. » J.-B. MARTIN.