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78 HENRI H1GNARD 40 Dimanche 20 juin 1841. CHER PETIT FRÈRE, Voilà bien des lettres coup sur coup, et tu ne m'accuse- ras pas cette fois de ne pas t'écrire assez souvent. Une con- naissance de M. Lévêque part demain, et j'ai une demi- heure pourcauser un moment avec toi, quoique j'ai écrit hier à mon père, et que bientôt je doive vous écrire pour cer- taine fête qui m'est bien chère. Peut-être ne recevras-tu cette lettre qu'après celle où je souhaiterai cette bonne fête; aussi je me garde bien de revenir là -dessus, ce qui n'empê- che pas que je ne t'embrasse de tout mon cœur. Veuille dire à mon père que je viens maintenant de chez M. Laurens-Humblot. Il m'a reçu avec beaucoup de bien- veillance, et il faut le dire, avec une sorte de distinction, que j'attribue à sa conversation avec M. Dubois. Il m'a répété cette conversation, en m'assurant plus encore de l'amitié que M. Dubois a pour moi; et d'après ces paroles je puis prendre courage et espérer pour la fin de l'année. Il me conseille de revenir à la charge par tous les moyens, et croit que je réussirai, et que M. Dubois ne me refusera pas une place inférieure, puisqu'il est si disposé à m'en donner une d'un ordre plus élevé. A ce proposée prie mon père de remercier grandement pour moi M. Verne de Bachelard de cette bonne connaissance qu'il m'a procurée. Je suis vrai- ment trop heureux d'intéresser ainsi à mon sort tant de personnes si élevées au-dessus de moi.