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32                    LE BIBLIOGRAPHE

du Puy sur lequel courent aussi les bruits les plus fâcheux,
de donner sa petite-nièce, Catherine Cotel, en mariage à
Jean Farnier, fils de son compère, et pour en venir à ses
fins il se fait d'abord décerner, sous le prétexte d'examiner
les comptes des deux mineurs, la curatelle des pupils.
Aussitôt il prend impudemment la qualité de tuteur, et
demande à être saisi des personnes des enfants, ce qui lui
est accordé par diverses sentences de la Sénéchaussée de
Velay, où, dit-on, il aurait des intelligences ; sur appel de
 du Verdier, elles sont confirmées par un arrêt du Parlement
 de Toulouse.
    Tout cela se passe au commencement de l'année 1583.
Loberac agit sans retard, et comme du Verdier refuse de
 remettre Catherine Cotel entre des mains si suspectes, il
 est incarcéré à Lyon, puis élargi par la ville qui lui est
 assignée pour prison. Intervient cependant un nouvel arrêt
 du Parlement qui, tout en défendant à Loberac de marier
 sa petite-nièce sans permission de la Cour, ordonne à
 Antoine du Verdier de lui remettre l'enfant sous huit jours.
 Du Verdier, avec cette obstination et cette raideur, qui est
 un des traits de son caractère, ne veut pas obéir; il est
 emprisonné une seconde fois. Nouveaux incidents à la suite
 desquels, par un arrêt du 23 juillet 1583, commandement
 est fait à du Verdier de se dessaisir de Catherine sous peine
 de 4.000 écus, s'il ne s'exécute dans le délai de trois jours.
 11 cède à demi et remet Catherine tout en larmes à la dame
 Champaignieu pour la garder et soigner, car, pour surcroît,
 la pauvre fille est malade. Quinze jours après, le sergent
 Maupeou l'arrache à la dame Champaignieu, et la traîne
 de force dans la maison de Catherine de la Porte, parente
 de Loberac, malgré ses pleurs, cris et protestations, car
 Catherine déclare qu'elle sait bien qu'on la veut marier