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18                        LE BIBMOGRAPHK


   Les deux autres sont de violents réquisitoires en vers
contre les guerres civiles que la religion et les intérêts
politiques sous le nom de religion venaient de déchaîner en
France. Du Verdier, ayant fait à cette époque un voyage à
Paris, apporta le manuscrit de son Mysopolème ou Discours
contre la guerre au libraire Denys du Pré, qui l'imprima
en 1568. Ce petit poème valut à du Verdier une singulière
lettre de son compatriote Etienne du Tronchet; je donnerai
aussi un échantillon de cette langue ridicule et emphatique,
en remarquant toutefois que la manière de du Tronchet est
bizarre entre les plus bizarres : « Vostre style, qui est un
nouveau instrument de science, propre à crever l'œil de
l'ignorance, fait sentir au monde la bénignité et l'odeur
d'une merveilleuse harmonie. Donc je espère que les fleurs
de vostre printemps meuriront en leur automne les plus
admirables fruicts des greffes Paladins du verger de Parnasse,
qui feront célébrer nostre Mont^brison comme un petit
Caucase bastard, et vostre Bidoire comme un font cabalin
urinai des neuf sœurs (1). » Niceron remarque, précisément


primer et vendre « les ^Antithèses, le Mysopolème, la Polèniarchie, ensem-
ble la traduction du Duelle ou Combat de Paris de Puteo ; le tout fait
parle seigneur du Verdier, gentilhomme de Forests. » Il est à la rigueur
possible que la PoUmarchie et la traduction du Duelle soient restés à
l'état de projet ou de simple ébauche, malgré le permis d'imprimer.
   (1) Lettres missives et familières, f° 145, v°, de l'édit. de Paris, 1582.
— A la suite de cette lettre est un sonnet où notre auteur est appelé
Pierre du Verdier. L'erreur est évidente, à moins qu'Antoine du
Verdier n'ait aussi porté le prénom de Pierre. Mais il est bon de la
relever, parce que Gui de la Grye {Portraits d'aut. forèsiens, p. 147.
Cf. A. Bernard, les d'Urfé, p. 88) en a conclu l'existence d'un « Pierre
du-Verdier, qui écrivit un ouvrage intitulé le Misopolème, et qui fut
peut-être le père d'Antoine. » L'auteur est Antoine lui-même, qui évi-
demment ne se serait pas attribué, dans sa Bibliothèque, un poème qui
aurait été l'œuvre d'un autre du Verdier.