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U 5 AMOUR MALHEUREUX. BERTHE. Un orphelin, je pense, Pauvre enfant, élevé, m'avez-vous dit cent fois, Dans ce puissant château qui domine ces bois. Et vous voulez quitter en secret votre maître, Me séduire, Raimond ? RAIMOND. Je vous trompais, peut-être, Berthe, quand je disais que j'étais orphelin. BERTHE. Vous me trompiez ? KAIMOND. J'avais un coupable dessein. Je voulais vous séduire, hélas ! et je l'avoue ; Ce mot seul fait monter la rougeur à ma joue. Berthe, pardonnez-moi, je suis assez puni. Laissez dire, laissez, j'aurai bientôt fini. Un jour, je revenais d'une chasse lointaine; Je vous vis devant moi ; vous traversiez la plaine ; Je vous suivis longtemps au pas de mon coursier ; Jusqu'à votre humble toit conduisait le sentier ; Je ne vous dis qu'un mot ; mais votre beau visage, Dès ce jour, en mon cœur, a laissé son image. Je revins. Repoussé, je revins plusieurs fois, Bientôt j'eus rendez-vous à l'ombre de ces bois Et je voulus tromper votre âme confiante. Vous sembliez si pensive à ma voix suppliante .' Hélas ! en \ous voyant si belle, chaque jour, Je sentis dans mon cœur un véritable amour. Votre pudeur, bientôt, vous obtint mon estime. Vous voyant sans désir, je vous aimai sans crime. Berthe, je suis vaincu ; vous possédez mon cœur ; Voulez-vous partager ma peine et mon bonheur ? Un vieux prêtre demeure ici dans 3a montagne..., Voulez-vous être enfin ma femme, ma compagne ?