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             SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'ENFANCE,           12i

C'est, en effet, pour avoir dédaigné les préceptes de la
philosophie médicale, s'être borné à l'anthropologie des
anatomistes et des chimistes, science tronquée et par con-
séquent falsifiée, qu'on a perdu de vue les grandes vérités
traditionnelles qui se rattachent à la double existence de
l'homme.
   Aujourd'hui, la Société protectrice de VEnfance, éclairée
par l'expérience, comprend la nécessité de revenir aux
préceptes anciens. Les médecins reconnaissent aussi qu'il
faut tenir compte de l'état physiologique de la mère, de
cet amour dont la puissance anime la vie organique du
nourrisson, répond à ses aspirations idéales, et annoblit
enfin le caractère de la mère et de i'enfant.
   Tout le monde comprend qu'il faut refaire les mœurs; or,
pour répondre à tous ces besoins, il faut encourager e t
protéger la mère, comme en arboriculture, pour avoir de
bons et de beaux fruits, \\ faut prendre soin de l'arbre.
   Mais alors, en changeant de méthode, ne conviendrait-il
pas de changer de dénomination, puisque d'après la règle
elle doit exprimer l'idée dominante, l'intention principale?
   Nous proposerions donc aux hommes, honorables dont
la courageuse initiative a signalé le péril de l'époque et
qui se préoccupent avec tant de zèle d'améliorer la situa-
tion présente, de donner à leur œuvre le titre de Société
protectrice de la famille. Cstte dénomination aurait l'a-
vantage de rappeler l'autorité du père et de la mère, écar-
terait l'idée du nourrissage mercenaire, et séparerait enfin
cette institution de la Société protectrice des animaux, à
laquelle on la compare trop souvent.
   Le titre d'une institution n'est pas insignifiant ; comme
le drapeau, il indique mieux qu'un programme le fond et la
tendance des idées.
    Le titre de Société protectrice de l'enfance veut dire pro-
 tection de l'individu ; le titre que nous proposons serait
 plus philosophique et plus moral; il rappellerait la néces-
 sité de conserver à l'enfant des protecteurs naturels, l'uti-
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