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                     THIMONNIER
         L'INVENTEUR DES MACHINES A COUDRE


             Une heureuse invention et un inventeur malheureux

   Les machines à aiguille sont sur le tapis. On a bien assez parlé de
celle qui découd : parlons un peu de celle qui coud, afin de réclamer
en faveur de Saint-Etienne l'honneur de l'avoir vu naître.
   Nous disons : l'honneur, car, dans sa sphère d'activité modeste,
elle^est devenue un instrument universel de progrès en ce sens qu'elle
donne à une foule d'ouvriers,'mais surtout d'ouvrières, le moyen de
suppléer à l'insuffisance ou à la modicité des salaires par la grande
quantité d'ouvrage rapidement confectionné.
   C'est à Saint-Etienne, en effet, qu'a été construite la première ma-
chine à coudre, à Saint-Etienne, où tant d'autres inventions devenues
célèbres ot populaires ont été créées-
   Malheureusement, ce ne sont pas leurs auteurs qu'elles ont enrichis
pour le plus grand nombre ; elles ne les ont pas même illustrés. Leurs
noms sont aujourd'hui perdus, et il est rare qu'ils émergent de l'oubli
comme celui de Thimonnier, l'inventeur de la machine à coudre,
dont la veuve a récemment obtenu un secours du gouvernement, à la
sollicitation de M. le préfet du Rhône. Encore a-t-il fallu cette cir-
 constance pour mettre en évidence une réputation ignorée jusqu'à ce
jour, quoiqu'elle soit fondéejsur un très-grand service rendu aux
classes ouvrières.
    Un mémoire rédigé par un professeur de théorie pour la fabrique,
nous a révélé les tristes péripéties de l'existence de Barthélémy
Thimonnier, *
    Fils d'un teinturier, il naquit à l'Arbresle (Rhône) en 1793, et fit
d'abord quelques études, dans sa jeunesse, à la Manécanterie de la
cathédrale de^Lyon, que le cardinal Fesch réorganisait ; mais il dut
bientôt les interrompre pour apprendre l'état de tailleur, qu'il exerça à
Âmplepuis, où ses parents s'étaient fixés en 1795.
   Les broderies au crochet crue les fabriques de Tarare font exécuter
dans les montagnes du Lyonnais et du Forez lui suggérèrent l'idée de
construire une machine pouvant à la fois broder les étoffes et coudre
les vêtements.
   En 1825, poursuivant toujours cette idée fixe, il vient à Saint-