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33G                  LES BKAUX-ARTS A LYON.

 dont la verve inépuisable empruntant indifféremment
 plume, crayon ou burin pour dessiner, rappelle celle de De
 Boissieu. Mais avec Vibert et un enseignement officiel et
 régulier, la gravure a pris, nous l'avons dit, une direction
 plus élevée : les estampes dues à la pointe légère de nos
 paysagistes n'ont qu'un intérêt très-secondaire auprès des
 planches savamment burinées par nos artistes graveurs.
Nous aurons, quant à nous, à nommer seulement deux des
 élèves de Vibert : Saint-Eve et Soumy, trop tôt enlevés à un
brillant avenir; les autres continuent à illustrer l'école.
 Aussi l'histoire de l'art de la gravure à Lyon au dix-neu-
 vième siècle aura-t~elle de belles pages. Et nous ne saurions
 trop féliciter la Société des Amis-des-Ârts d'avoir eu l'ex-
 cellente pensée de retenir dans leur ville natale, par la com-
 mande de sérieux travaux, quelques-uns de nos artistes, et
 d'avoir fait graver, pour donner en prime aux souscrip-
 teurs, les beaux tableaux de notre musée ancien.
    Ce n'est pas qu'un accès d'optimisme nous montre l'Ecole
de Lyon produisant, dans toutes les branches, des arts et
des artistes auxquels il'n'y ait plus rien à apprendre :
loin de nous ces flatteries exagérées qui pourraient éveiller
l'orgueil et la présomption dans un jeune talent. Nous
savons combien ont échoué pour avoir été trop choyés et
maladroitement flattés au début; mais nous aimerions
que de temps en temps des occasions vinssent s'offrir à
nos artistes dans leur ville natale ; nous aimerions que la
grande peinture, la sculpture, l'architecture et la gravure
eussent parfois leur manifestation à Lyon. À ces grands
travaux, qui seraient faits pour honorer la ville et qui
prendraient place dans son histoire artistique, ceux-là
seraient conviés qui auraient complété leurs études soit à
Paris soit en Italie (1 ).
  (1) Et à ce propos, que la Société des Amis-des-Arts nous permette