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                      UNE VISITE
                                A




 L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE LYON
                          .   1872




   Les prophètes de malheur, — j'entends les Vatès parlant une
langue étrangère, et en premier lieu, les gentlemen du Times,
qui avaient prédit un linceul à notre pauvre France, en 4870,
    peuvent s'apercevoir qu'ils sont susceptibles de se trompera
La ville de Lyon le leur prouve, avec grâce et courtoisie, en leur
montrant la vitalité, le mouvement, l'amour du travail, la puis-
sance de l'industrie, le goût des arts dans cette Exposition, qui,
malgré tant d'obstacles, tant de rigoureuses épreuves, s'étale à
nos yeux, de même que des fleurs surgissent du milieu des
ruines sanglantes.
   Mais, pour Dieu ! s'il vous plaît, ne parlons pas de ces ruines,
puisqu'elles sont couvertes d'une végétation pleine de promes-
ses. Regardons plutôt un grandiose spectacle. Quel entourage
ravissant que celui du Palais de l'Exposition, dont la forme élé-
 gante, un peu étrange, un peu mauresque, avec son chamar-
rage de couleurs , avec ses légères tourelles surmontées de
 phares, ne peut manquer de plaire, et l'on est tout ému en
voyant, au-dessus du Génie protecteur et des armes de la ville
 de Lyon, qui décorent le milieu de la façade, ces drapeaux
 français flotter au vent dans le ciel bleu !
    D'un côté, c'est le beau quai Saint-Clair, avec ses hautes
 maisons, ses collines chargées de villas et de verdure, ouvertes
 à d'adorables perspectives ; c'est le Rhône, mon fleuve royal,
 qui passe là, si majestueux, que l'on ne peut s'empêcher de dire
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