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ÉTUDE SUR LE PATOÎS LYONNAIS. 155 Il est possible que ces changements dans la syntaxe donnent à la phrase moins d'harmonie et de grâce; l'absence de l'accusatif et de l'ablatif dans le_s langues néo-latines ne rendant plus possible les inversions ; mais, en revanche,, si la phrase y perd de son ampleur ou de son euphémisme, on ne saurait disconvenir qu'elle y gagne parfois en sim- plicité et en clarté, tout ce qu'elle y laisse sous le rapport de la grâceet du débit. Et en quoi, s'il vous plait, nos grands prosateurs et nos éminents poètes se montrent-ils infé- rieurs aux anciens? si ce n'est que ceux-ci ont eu l'heureuse chance d'arriver les premiers. Il est facile en étudiant le français dans son origine, de se convaincre que ce n'est qu'avec peine et à grand ren- fort de temps, qu'il est parvenu à s'émanciper et à se constituer comme langue à part. Semblable au jeune oiseau qui essaie timidement ses ailes avant de se lancer dans l'espace, on voit que les premiers auteurs qui ont essayé de le balbutier, n'abandonnaient le latin qu'à regret, et, comme les Hébreux à leur sortie d'Egypte, lui emprun- taient sans façon tout ce qui était à leur convenance, rhy- thme, quantité, césure, et le reste; tentative plus hardie ficile; llada, basta, abbastanzza, italien, a son analogue dans Je basque, bada, badate, cela se peut, il suffit. Le pronom roman a ou aquel, a (a, a dit, a son origine dans le basque a, ac, celui-ci, celle-là , eux, ceuz ac, ceux-ci ; cin, icin, iquin. Ceni, ceiç/nec, cesequin, çu, celu, lequel, laquelle. Le zézaiement particulier à certains dialectes n'aurait-il point aussi une origine basque ? Toujours est-il qu'on l'y retrouve avec une similitude assez remarquable, Midzi,in m«feanï,manger,en mangeant;en basque Jalzen cnjatzcn ; a midzira, jateralzen, i midziran, arteritzeran ; on vaitzu ? Zabit zera ? Où vas-tu ? Il en est de même de certaines désinences particulières aux langues inéridonales eaada, tooada, asticada, baricada; en basque aricada, asticada et en patois jaqueria,taquinaria, parlaria,dandinaria, busanquinaria;en bas- que eroqueria, itzentziqueria, sinqestsqueria. danzaria, Henteria.