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 {ÛÛ         SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE IïENFAHCE.

 ques destinés à l'allaitement, chez l'une ou l'autre espèce,
 aurait dû faire réfléchir les physiologistes et les éclairer
 sur la dissemblance de nature.
    Chez l'homme, les mamelles sont fixées à la partie anté-
 rieure et supérieure de la poitrine, afin que l'enfant, qui
 est un être perfectible soit, pendant le nourrissage, placé
 sous les yaux de la mère, et que celle-ci puisse en alimen-
 tant le corps éclairer l'esprit, former le caractère ; tandis
 que chez les quadrupèdes, doués seulement de l'instinct,
 les mamelles sont éloignées du regard de la femelle, qui
 n'a ni leçon à donner ni éducation à faire.
    Cependant cette disposition anatomique, qui révèle une
 intention finale et différencie si visiblement l'homme de
 l'animal, n'a pu vaincre le scepticisme d'une école qui de-
 vait adopter d'une manière absolue la croyance à l'identité
 de nature basée sur la ressemblance du système nerveux.
    Ce point de départ, auquel les naturalistes rattachent
 aujourd'hui les phénomènes anthropologiques, tend à con-
 fondre la nature de l'homme avec celle de l'animal et à
 détourner l'attention de l'activité et de l'importance clés
 forces animatrices.
    Le professeur Lordat, l'une des gloires de l'école de
 Montpellier, s'empressait de prémunir les élèves contre
 cette fâcheuse assimilation. « Que l'on me range, disait-il,
« parmi les mammifères, parmi les fissipèdes, parmi les
* quadrupèdes, parmi les pileux            je ne m'en fâcherai
 « pas, mais si le mot homme indique ce qui me distingue
« de tous les autres êtres vivants, s'il rappelle l'histoire
« de toute l'humanité, la civilisation passée et actuelle
« et toutes les prétentions, toutes les espérances de notre
« espèce         il nous est permis de réclamer contre une
« extension de dénomination qui fait oublier le titre dont
« nous sommes glorieux. »
   Cette observation de Lordat conduit naturellement à rap-
peler la double nature de l'homme et à exposer la noble
mission de la femme, qui, après avoir donné ie jour à son