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282                   LA PLACE DU CONSt'LAS.

flatteurs du défunt Vaïsse (1), auquel j'étais même très-
antipathique ; mais on doit avouer que l'établissement
du Parc a été un grand bienfait pour notre population,
 qui, par suite de l'envahissement des constructions, eût
été privée de la promenade au bois de la Tête-d'or. Il
était donc naturel que l'on donnât à cette avenue le nom
du créateur du Parc. Au reste, on a ainsi agi antérieure-
ment pour un grad nombre de voies nouvelles, en rappe-
lant les administrateurs qui les avaient établies, et le
cours d'Herdouville, sur l'autre rive du Rhône, est un
 souvenir du préfet de 1806 à 1810. On pourrait encore ci-
ter les cours Rambaud., de Brosse, Vitton, quai Jayr, etc.,
et, si l'on est logique, on débaptisera toutes ces
 grandes voies de communication, ainsi qu'on l'a fait pour
 l'avenue Vaïsse.
    On avait certainement porté la reconnaissance un peu
 trop loin en votant une statue 'pour le susdit, et surtout
en voulant l'élever sur la place de l'Impératrice (2). C'é-
tait d'autant moins convenable que la vente, sans adjudi-
cation publique, de la préfecture et de son jardin avait
causé dans le public un certain scandale. Ainsi donc le
transport de la statue au Parc avait une apparence logi-
que. Je sais tout ce que l'on peut m'objecter sur le fait
d'une statue; mais il en est de cet honneur public, un peu
exagéré, comme de beaucoup d'autres distinctions prodi-


   (1) Vaïsse (Claudius-Marius), né à Marseille le 8 août 1799, nommé
préfet du Rhône en mars 1853, est décédé subitement à Lyon le
29 août 1864.
   (2) Cette place, antérieurement à 1789, était la place des Jacobins,
en raison du couvent des dominicains ou jacobins, qui fut ensuite
converti en préfecture. Ainsi le nouveau nom n'est pas une glorifica-
tion des guillotineurs de 1793, mais un souvenir d'un ordre religieux.