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                     LES BEAUX-ARTS A LYON.                      271

nérale de l'édifice ! Et si on pénètre dans l'intérieur du
bâtiment, comment admirer cette immense salle des Pas-
Perdus, quelque belle qu'elle soit intrinsèquement, quand
on sait combien son développement exagéré nuit aux dif-
férents services de la justice ?
   Mais c'est trop nous étendre sur le Palais de justice,
qui n'est pas l'Å“uvre d'un architecte lyonnais. Nous avons
dans le théâtre une preuve suffisante du succès de nos
artistes dans l'étude de l'art grec, le seul en vogue pen-
dant le premier tiers du dix-neuvième siècle. Postérieure-
ment, lorsque la science archéologique s'occupa de l'art
du moyen âge, l'enthousiasme des Lenoir, des Lassus et
des Viollet-le-Duc pour les vieux monuments de la France
eut son écho parmi nos architectes. Les restaurations de
nos églises attestent de sérieuses études, et, si la réussite
n'a pas été complète dans notre église romane d'Ainay,
elle ne saurait être contestée dans les travaux exécutés à
Saint-Nizier, à Saint-Bonaventure et à Saint-Georges.
L'architecture ogivale, qui est momentanément remise en
vogue pour les constructions religieuses, compte à Lyon
des adeptes fervents et habiles (4). Honneur aussi aux

   (1) M. Benoit, élève de Gay et de Revoil, est un de nos architectes
qui ont le mieux réussi dans ces restaurations. Il n'a pas effacé de
Saint-Paul les dévastations calculées de Décrénice, mais il a conservé
dans le style primitif tout ce qu'il était possible de conserver. Il a
montré dans la façade de Saint-Nizier combien il était familier avec
l'art ogival. Nous avons reproché à ses réparations de Saint-Bona-
venture une ornementation tropflemïe, maisnous devons observer que
la passion du style ogival du XV" siècle est aujourd'hui de bon goût
et qu'on aime à déchiqueter les pierres pour prouver que la chose en
elle-même n'est pas difficile.
   La Société d'architecture, toujours préoccupée de développer le goût
et les études sérieuses, à eu l'excellente idée de mettre au concours
 depuis quelques années la reproduction des œuvres lyonnaises les
 plus remarquables dans tous les styles.