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270                  LES BEAUX-ARTS A LYON.

ouverte sur la place de la Comédie ; composition sévère,
proportions harmonieuses, lignes que n'interrompent ni
saillies malencontreuses, ni décorations superflues, telles
sont les qualités de cette façade remarquable ; elle se ter-
mine par un couronnement de statues portées sur des
socles qui relient entre eux des panneaux sculptés. Com-
bien est moins heureuse la façade du Palais de justice (1 ),
inspirée également par les souvenirs de l'art grec !...
N'est-elle pas écrasée par ce fronton rectangulaire dis-
proportionné qui s'étend au-dessus de l'entablement ? que
dire de ces affreux bas-côtés qui accompagnent la façade !
pourquoi ce péristyle étriqué ? Le goût du jour était aux
colonnades grecques ; cette décoration en placage est
d'ailleurs d'un bel effet sur le panorama de la Saône,
quoique les colonnes soient bien rapprochées entre elles ;
mais pourquoi ne s'être pas préoccupé de l'harmonie gé-

  de nos architectes les plus savants, et par de nombreuses publications
 a montré que ses prédilections pour l'art grec sont basées sur de pro-
 fondes recherches d'archéologie. Il a essayé avec moins de succès
 l'art ogival. Dessinateur habile, il a tracé de remarquables composi-
 tions publiées sous | le nom d'Esquisses historiques. Il est l'auteur des
 mausolées simples et poétiques de Berjon et de Bonnefond           Mais
 nous n'avons pas à faire l'histoire des contemporains, et nous parais-
 sons oublier que M. Chenavard, membre de l'Académie de Lyon, de-
 puis 1830, décoré en 1862, porte admirablement sa verte vieillesse.
 La Revue du Lyonnais, tome XXIV, a publié une notice biographique
 qu'on lira avec intérêt.
    (1) M. Baltard, membre de l'Institut, architecte renommé de Paris,
 avait été chargé de la construction de cet édifice. Déjà, en 1823, il
 avait élevé, à Lyon, un grenier à sel aujourd'hui disparu. C'est lui qui
 a construit la prison de Perrache, autre monument datant de la Res-
tauration. On l'avait imposé à la ville de Lyon, lorsqu'en 1827 le
Conseil général du département et le Conseil municipal eurent voté
l'érection du Palais-de-Justice et demandé au gouvernement d'y pren-
dre part. Voir Monfalcon, Histoire monumentale, III, 127.