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LES BEAUX-ARTS A LYON. 269
employés dans la construction. Depuis la révolution, ce
théâtre avait cessé d'appartenir à la ville et était devenu
une propriété privée, lorsque, justement alarmée, l'admi-
nistration municipale décida que ce théâtre devait être
détruit ; elle en vota d'abord l'achat. On se mit, aussitôt
après l'acquisition réglée, à le démolir, et, le 19 août 1828,
la première pierre de l'édifice nouveau put être posée. Les
architectes chargés, à la suite d'un concours public, ouvert
le 9 août 1825, de la construction de ce théâtre, MM. Pol-
let et Chenavard, avaient adopté le style grec ; ils ont
élevé un grand bâtiment rectangulaire dont le rez-de-
chaussée est percé d'arcades régulières sur trois faces et
dont le premier étage est, dans tout le pourtour, d'ordre
corinthien, présentant sur la façade principale des colonnes
engagées, et sur les façades latérales des pilastres. L'exi-
guïté du terrain dans lequel on renfermait les architectes,
en leur imposant de donner à la salle intérieure la plus
grande étendue possible (1) et de créer un atelier de
décors, atelier qu'il fallait nécessairement superposer à la
salle, est la cause de l'étroitesse disgracieuse des porti-
ques latéraux sur lesquels ouvrent les arcades et de la
lourde épaisseur des pieds droits des façades latérales. Il
ne faut juger les artistes (2) que par la façade principale,
(1) On avait demandé un nombre de 1800 places avec un parterre
assis et deux rangs de loges à l'italienne, et les architectes avaient,
avec un rare bonheur, satisfait à ces conditions tout en conservant Ã
la décoration intérieure de la salle un style en harmonie avec l'ex-
térieur. La nécessité de créer un plus grand nombre de places pour le
public fit détruire cette décoration en 1842; à cette époque, M. Darde!,
architecte de la ville, disposa les loges et les galeries telles qu'elles
sont aujourd'hui.
(2) M. Chenavard, Ã qui on attribue la plus grande part de cette
composition a associé son nom au professorat de Bonnefond. Il est un
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