Revue du Lyonnais » série 3 - n°14 ( 1872 ) » pp.240

240                UNE VISITE A L'EXPOSITION.
La maison Jouaust, de Paris a de gentilles et curieuses éditions
de biophiles qui plaisent beaucoup aux regards.
  Je parlais des mes compatriotes. Eh bien ! j'ai vu avec beau-
coup d'intérêt, le compartiment réservé aux gants Jouvin, de Gre-
noble, les toiles de Voiron et l'étalage des cocons et éeheveaux
de soie de Beaumont-lès-Valence, de Crest, etc. L'insecte qui
nous vient de la Chine peut être content ; son travail d'or est
partout ici, sous toutes les formes; il y a même une filature de
soie, pour les étrangers qui n'ont rien vu de pareil.
   Et les dentelles, les châles en point d'Angleterre, les parures
de soirées, les fleurs, les plumes, sont-elles riches, gracieuses,
ondoyantes? Voilà de quoi charmer bien des yeux féminins, et
même tous les yeux.
   La salle des cristaux, des porcelaines, des faïences anglaises,
des poteries d'après Bernard dis Palissy doit être considérée
avec attefition. L'art y est porté au dernier point et les ama-
teurs s'y arrêtent d'autant plus que la passion de la faïence a pris
ces dernières années plus de développement. L'Italie ajenvoyé de
jolis miroirs de Venise, non point très-grands, mais infiniment
coquets. C'est ruisselant de transparence, c'est plein de mi-
gnardise.
   Voici une collection de bronzes, et un assez grand nombre
de statues. Ce que j'ai admiré surtout, c'est la reproduction du
Milon de Crotone, du Puget, par la galvanoplastie, de la maison
Christofle et C, de Paris. C'est réellement beau et digne de l'origi-
nal. La même maison a exposé de magnifiques objets en argenterie,
ainsi que M. Ferrand, de Lyon ; mais ce qui est vraiment artis-
tique, c'est l'orfèvrerie religieme de M. Armand-Caillat, c'est
magistral et digne des meilleures époques de l'art.
   Sous une grande cage de verre, nous voyons un petit cèdre du
Liban, venu en ligne directe du pays de Saîomon, et apporté par
M. Ferdinand de Lesseps ; son vase n'a qu'une terre maigre,
comme celle de son climat natal. Gentil prisonnier où sont tes
horizons immenses et ton ciel d'un bleu cru ?
   Quelle harmonie se fait entendre ? C'est celle des artistes qui
veulent qu'on connaisse les notes de velours de leurs pianos èx-