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LES BEAUX-ARTS A LYON. 173 peinture... Bonnefond trouva, dans sa double qualité de directeur ('1 ) et de professeur, la force qui lui était indis- pensable pour changer le mode d'enseignement jusqu'a- lors adopté. Suppression de la copie servile des gravures, à laquelle on astreignait les élèves pendant deux années avant de les faire dessiner d'après la bosse (2) ; démons- tration raisonnée de la théorie des ombres servant à imiter le relief ; affranchissement, pour l'élève à qui les aptitudes permettaient d'apprendre plus facilement, de l'obligation (1) « Avant Bonnefond, chaque professeur de principes, maître de « pousser les élèves dans le sens qu'il avait adopte, n'agissait point « d'accord avec ses collègues ; de sorte que souvent, lorsqu'un élève « passait d'une classe dans une autre , il lui fallait aussi changer sa « manière de voir. Bonnefond établit une direction unique, et l'ensei- « gnement fut conduit dans le même sens par tous les professeurs. « I! en résulta que l'élève allait continuer dans les hautes classes ce « qu'il avait commencé dans les principes. » Eloge de Bonnefond, page 10. Il ne fit exception à cette règle -qu'en faveur de la classe do gravure, dont il obtint la création : « Comprenant toute l'importance que la « classe de gravure était appelée à prendre sous un professeur tel que « Vibert, Bonnefond autorisa cet artiste à former lai-même ses élèves « aprincipio. C'est à cette sage mesure que cette classe a dû ses succès « étonnants dans la capitale. La précision et la science dans le dessin « sont deux qualités des plus essentielles dans la gravure. Les élèves « qui veulent s'adonner à cette branche de l'art ont besoin d'une édu- « cation artistique des plus sérieuses et de fortes études. Ce n'est pas « que nous voulions dire qu'il y a deux manières; non, tant s'en faut ; « mais nous reconnaissons que dans la peinture le charme de la cou- « leur et une certaine habileté de pinceau font passer quelquefois « sur des incorrections que rien ne peut dissimuler dans la gravure. « Bonnefond le sentait, et quoique ce double enseignement pût éta- « blir une concurrence avec la classe qu'il dirigeait lui-même , il ne « balança pas à l'établir dans l'intérêt de ses élèves. » (Ibidem. ) (2) Il faut remarquer que M. Rey,l'un des professeurs de principes , avait déjà de lui-même adopté cette réforme dans son enseignement.