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172 LES BEAUX-ARTS A LYON. qu'il eût déjà acquis une belle réputation comme peintre de l'école lyonnaise. A Guérin revient donc, par Orsel et Bonnefond, une part de l'honneur des réformes qui ont donné tant d'éclat à l'école de Lyon pendant le professorat de Bonnefond. L'exposé de ces réformes complétera l'histoire des beaux- arts à Lyon pendant la première moitié du dix-neuvième siècle. Nous disons réformes : la décadence, en effet, appro- chait par suite d'un relâchement général. Bevoil avait, en 1845, cédé la chaire de peinture à Richard ; celui-ci, plus coloriste que dessinateur, avait donné moins d'importance à l'enseignement du dessin. Bevoil, renommé professeur en 4821, n'avait plus insisté pour remettre en vigueur les principes qui avaient fait la force de ses premiers élè- ves ; lui-même avait abandonné l'étude de la nature pour travailler uniquement de pratique et donnait le dangereux exemple dépeindre de convention ('!). Il en était résulté une sorte de désarroi dans l'école, que ne dirigeait pins une autorité incontestée. Déplus, l'insuffisance des moyens d'instruction, compa- rés à ceux que présentait l'enseignement à Paris, deve- nait de plus en plus manifeste à mesure que le goût de la peinture se réveillait et que les expositions bisannuelles du Louvre donnaient aux artistes la facilité d e comparer les diverses écoles entre elles. Bonnefond, appelé au professorat, en \ 83 !, lorsque les événements politiques déterminèrent Bevoil à une retraite définitive, entreprit de porter remède à ces maux. Par une heureuse pensée, l'administration municipale avait réuni la direction de l'école à la charge de professear de \1) Eloge de Revoit, par M. Martin-Daussigny, page 27.