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                       FRANÇOIS I.EPAGE.                    î S1

une statue de la Vierge immaculée au milieu d'épis et de
grappes; dans l'autre, une statue de la Vierge mère tenant
l'Enfant divin au milieu d'instruments de la Passion et de
fleurs emblématiques ; œuvres d'art, œuvres hors ligne ,
mais aussi œuvres d'une piété tendre et mystique, rappro-
chement gracieux entre les plus touchants mystères de
notre croyance, hommage enfin à celle qui sait depuis tant
de siècles inspirer de si hautes pensées, élever l'esprit hu-
main vers de si nobles et de si pures régions.
   Vint le moment où ces paisibles travaux ne furent plus
possibles. Avec l'âge, peu à peu, les mains perdaient de
leur sûreté, les yeux se lassaient facilement. Il fallut re-
noncer à peindre. Ce fut pour Lepage un sacrifice incom-
parable et comme un avertissement de celui qui devait
couronner les autres.
   Heureusement, l'âme si parfaitement chrétienne de l'ar-
tiste se trouvait préparée à tout. Quand pendant une vie
entière on s'est prêté constamment aux inspirations de la
foi, on les entend mieux à l'heure suprême. Lepage, peintre
et chrétien, ne pouvant plus tenir ses pinceaux, sembla
mieux goûter l'Evangile et la croix. Il souffrit sans
murmurer autant que le voulut laProvidence.il s'étei-
gnit, le 4 décembre 4871, dans la paix et la sérénité.
   Et maintenant, ceux qui le regrettent, ceux qui le pleu-
rent, confondent dans leurs souvenirs l'ami des arts et l'ami
de Dieu.
   Quant à nous, ses compatriotes, glorifions son nom,
gardons sa mémoire et souvenons-nous qu'à la célébrité
à laquelle il avait tant de titres et tant de droits il a préféré
le devoir, l'obscur devoir dont il a été le martyr.

                                    Aimé    VINGTRINIEB.